Portrait actualisé des écarts qui se creusent et qui divisent les Français et des raisons profondes des inégalités sociales, au fil de 120 cartes
Aborde la crainte de l'immigration perçue comme une invasion, les processus d'intégration et d'assimilation des étrangers, l'attitude vis-à-vis du sol et du sang et la conception de l'appartenance nationale qui en découle.
Débat sur l'immigration au travers des questions actuelles : immigration et insécurité vont-elles de pair ? Est-il possible de dissocier entre rapprochement familial et immigration économique ? Un immigré coûte-t-il plus qu'il ne rapporte à la soicété d'accueil ? La fuite des cerveaux est-elle une chance ou un handicap pour les pays du Sud ? Deux experts internationaux s'expriment sur le sujet.
Comment naît la crainte récurrente de l'immigration perçue comme une invasion ? Comment intègre-t-on ou, plus exactement, assimile-t-on des étrangers, et quels étrangers ? Pourquoi l'attitude vis-à-vis du sol et du sang, et donc la conception de l'appartenance nationale, a-t-elle été modifiée ? "C'est à une recherche de l'origine de nos idées présentes sur l'étranger que ce petit livre invite"
Face aux discriminations, de nombreuses voix s'élèvent pour demander la collecte de statistiques ethniques. Mais quelle collecte et quelle « ethnique », se demande-t-on ici ? Selon que l'ethnicité est évaluée par l'observateur ou par l'observé, selon que les catégories sont imposées ou ouvertes, les résultats statistiques varient amplement... (extrait du résumé)
Entretien entre Hervé Le Bras et Julien Ténédos sur les problèmes des études démographiques : « comment résister aux idéologies politiques qui saturent la démographie ? Comment étudier les populations ? »
Les auteurs, un démographe et un homme politique, analysent ensemble le problème de l'immigration. Ils montrent pourquoi ce n'est pas un problème d'origine ethnique ou religieuse, mais social, économique et familial. Ils récusent les préjugés et font des propositions concrètes pour une politique de l'immigration
Réflexion qui renvoie la question démographique vers celle de la qualité de l'organisation sociale.
Chaque élection déjoue les pronostics et les sondages. Ce fut encore le cas lors des dernières présidentielle et législative, d'abord avec la montée des trotskistes et de l'extrême-droite, et surtout avec la relégation de Jospin en troisième position derrière Le Pen. Mais notre plus grande surprise est venue d'ailleurs; en dessinant les cartes de résultats à différentes échelles et pour différents candidats ou partis, nous avons pris conscience d'une révolution spatiale. Les électeurs paraissaient avoir voté selon leur position au sein des grandes agglomérations ou sur les axes de circulation. Le rapprochement des données socio-économiques et des données politiques au niveau communal a révélé un profond désaccord. Cet ouvrage a pour premier objectif de rendre compte de ce hiatus, de cette hétérogénéité, de cette absence de mise en phase des réalités politiques et socio-économiques. Mais, aussitôt se pose la question des raisons d'une telle différence et des motifs pour lesquels elles ont pratiquement échappé aux analyses électorales. Une autre théorie de la géographie électorale semble donc nécessaire. Pour cela, il faut redéfinir le modèle électeur, donc le processus par lequel, pense-t-on, chacun choisit son orientation politique, processus qui doit être en rapport avec l'espace et les modes de sociabilité qu'il implique. A la vue des fortes continuités de voisinage révélées par les cartes politiques détaillées, un postulat s'est imposé : les opinions se transmettent (en partie au moins) par contacts entre proches. La construction d'une orientation politique donnée obéit alors aux règles de contagion de l'épidémiologie. Les classes sociales ne forment plus le socle de l'expérience politique individuelle mais, à leur place, agissent des réseaux de relations. (Hervé Le Bras)
Plus que dans l'histoire propre à chaque pays ou dans des arguments politiques, économiques et culturels, le rejet de l'immigration trouve aujourd'hui une légitimation dans l'idéologie démographique. Celle-ci conduit à la croyance en l'existence de populations de souche à une image biologique de la nation, dernier appui des idéologies de la race.
Les hommes, pensait Kant, sont à la fois poussés à s'associer et enclins à s'isoler. Cette contradiction explique leur occupation de l'espace dans le temps : concentrations de populations, circulation de migrants et, entre les deux, constructions de labyrinthes. Cette géométrie sociale est représentée ici dans ses fondements, dans ses représentations et dans ses objets. L'ouvrage est un manifeste pour les sciences sociales que l'on dit en crise au moment où elles n'auront jamais été aussi efficaces contre les préjugés qui alimentent nos craintes, sur le risque d'invasion ou pour l'existence d'une population de souche. (Présentation de l'éditeur)
Hervé Le Bras, démographe, retrace son parcours scientifique et insiste sur la nécessité de concevoir la démographie comme une science politique devant lutter contre la naturalisation des problèmes sociaux. Parler d'une population, c'est à la fois en connaître l'histoire et surtout s'interroger sur les manières qu'elle déploie pour s'approprier les territoires en se reproduisant et en produisant.
Cet ouvrage livre une réflexion sur le concept de nation, sur l'explosion des migrations externes, l'implosion des migrations internes, le vieillissement de la population, à travers l'histoire.
L'auteur dénonce les analyses démographiques qui encouragent certaines thèses d'exclusion. Selon lui, le découpage de la population selon des origines ethniques contribue à stigmatiser les populations d'origine étrangère, à amplifier les différences de moeurs entre les groupes et à remplacer l'intégration par l'assimilation.
L'auteur montre que la France en tant qu'Etat-Nation, avec des frontières naturelles et une langue nationale unique est une fabrication, construite à partir d'un territoire par les pouvoirs publics dans un but politique d'assimilation. L'espace français se caractérise aujourd'hui, par son pluriculturalisme et ses disparités régionales, mouvement qu'a accompagné la décentralisation.